Un privé sur le Nil

12.04.2015

LITTÉVASION découvre Lasser


Les aventures de notre détective sont jubilatoires, la verve de certains personnages, comme le chat Ouabou, réjouissante, et on ne s’ennuie pas une seconde. Quant au décor, il est très bien posé, sans avoir à s’infliger des pages et des pages de description, si bien que le dépaysement se fait naturellement, et on se glisse sans effort dans l’univers créé par les auteurs. À les lire, on se doute du travail de documentation qu’il a fallu en coulisse pour rendre le tout cohérent et crédible, une réussite.

L’HISTOIRE, AVANT LES HISTOIRES :

À la suite d’une affaire d’adultère, Lasser, détective privé gaulois, se voit obligé de fuir en Egypte. Pour vivre, il continue d’exercer son métier, sans se douter que les événements vont prendre une tournure inédite.

Le manuscrit de Thot
Jean-Philippe Lasser se voit confier par la déesse Isis une enquête de première importance. Il doit retrouver le manuscrit de Thot, sans quoi la crue du Nil n’aura pas lieu. L’enquête à peine entamée, il perd son indic, assassiné, tandis que le commandant des Medjaïs et le dieu Seth lui mènent la vie dure. Après quelques difficultés, Lasser rend le livre à Thot. Il découvre alors qu’on s’est totalement joué de lui.

Le Chat de Sekhmet
Suite à son précédent succès, Lasser se voit sollicité par la déesse Sekhmet pour retrouver l’une de ses chattes sacrées, inscrite à un grand concours félin. Pour cette affaire, il se retrouve affublé d’un improbable coéquipier, un chat ! Ce dernier, imposé par la déesse, a la langue bien pendue, mais va s’avérer un allié inattendu.

L’Embrouille féline
Un joli clin d’œil au conte du chat botté. Alors que Lasser se retrouve à peu près coincé à devoir épouser la fille de pharaon, Ouabou, le chat offert par Sekhmet, fait appel à la déesse pour arranger les choses. Lasser apprend alors une drôle de vérité.

Le quatorzième Morceau d’Osiris
Dans cette nouvelle enquête, Lasser est chargé par Isis de retrouver le sexe de son mari Osiris. Pour cela, notre détective interroge nombre de suspects, dont des dieux, pour finir par se lancer dans une chasse très particulière.

La Querelle nubienne
Cette fois, Lasser est engagé par le dieu Khnoum, maître des eaux, car le Nil a disparu, conséquence d’un conflit politique auquel les dieux se sont mêlés. Lasser doit prouver l’innocence du prince de Nubie, accusé de tentative d’assassinat sur la personne de Pharaon. Son enquête va le conduire dans le pays d’origine du prince, où les intrigues autour du trône provoquent bien des remous.

CHRONIQUE :

 Si vous cherchez l’exotisme, vous allez être servi! Avec ce premier tome, nous découvrons le détective Lasser, qui évolue dans un monde dont la carte semble être restée celle de l’Antiquité, mais avec une technologie digne du XXe siècle. Sa particularité est que les dieux vivent parmi les hommes. Leurs intérêts et leurs querelles rejaillissent directement sur les humains qui les entourent, et ils se moquent de perturber des existences ou de détruire des vies. Seul compte ce qui les concerne au premier chef, c’est-à-dire leur image, leur pouvoir et la crainte ou la vénération qu’ils engendrent. Aussi, lorsque Lasser doit travailler pour eux, il tombe des nues et considère la chose comme un cadeau empoisonné.
Toujours est-il qu’il mène ses affaires à bien, après moult déboires et rebondissements, dont des ennemis acharnés qui lui flanquent régulièrement une raclée.
Franchement, j’ai apprécié chaque nouvelle, et j’ai apprécié le choix d’en faire un recueil, avec la déception de le trouver trop vite fini. Quand on est obligé de lire en pointillé, avoir des récits brefs présente l’avantage de pouvoir en dévorer un en intégralité, et de se dire qu’on va encore en profiter un peu plus tard.
Les aventures de notre détective sont jubilatoires, la verve de certains personnages, comme le chat Ouabou, réjouissante, et on ne s’ennuie pas une seconde. Quant au décor, il est très bien posé, sans avoir à s’infliger des pages et des pages de description, si bien que le dépaysement se fait naturellement, et on se glisse sans effort dans l’univers créé par les auteurs. À les lire, on se doute du travail de documentation qu’il a fallu en coulisse pour rendre le tout cohérent et crédible, une réussite.
Bref, une fois le livre terminé, on regrette de déjà quitter Lasser, et on n’a qu’une envie, le retrouver dans la suite de ses aventures, ce que je n’ai pas manqué de faire avec les deux tomes suivants. Mais ça, ce sera pour d’autres chroniques…