Un privé sur le Nil

02.10.2015

par Les histoires de Lullaby


Amateurs de light fantasy, de policier, de mythologie égyptienne ou tout simplement lecteurs à la recherche d’une lecture divertissante, suivez donc les pas de Jean-Philippe Lasser ! (et n’oubliez pas de lui offrir un bon verre de whisky, il appréciera ;))

Et si les dieux marchaient parmi les hommes ? S’ils n’avaient jamais disparu des croyances ou de la vie quotidienne ? Et si un homme se retrouvait bien malgré lui détective miteux et qu’un beau jour, la déesse Isis l’embauchait sur une affaire ? Voilà comment démarre Un privé sur le Nil et le moins que l’on puisse dire, c’est que la lecture dépayse tout autant qu’elle fait rire ! :)

Nous nous retrouvons dans des années trente alternatives – et pour cause, les dieux sont parmi nous ! Des dieux capricieux, puissants, et Jean-Philippe Lasser, ayant perdu en Gaule un membre de sa famille par la faute d’un dieu, se retrouve en Égypte à boire du whisky tout en remâchant une méfiance bien compréhensible envers les divinités. Alors quand Isis se pointe pour lui réclamer de retrouver le fameux manuscrit de Thot, il n’a pas très envie de se charger de l’enquête… sauf qu’elle lui fait une proposition qu’il ne peut refuser, à moins de vouloir être transformé en petit tas de cendres.

Lasser est l’archétype du détective malchanceux des romans noirs, l’humour en plus, avec sa propension à se faire passer à tabac et son amour du whisky. Bien que se considérant comme minable au niveau de son métier, il ne s’en sort finalement pas si mal au fil des quatre enquêtes qu’il mène durant ce premier volume. Il faut dire aussi qu’il dispose d’une aide précieuse en la personne de Fazimel (et sa Coccinelle rose) ou encore du chat Ouabou, qui l’aidera ponctuellement même si Lasser ne peut pas le supporter.

Les différentes enquêtes nous emmène à la rencontre des dieux égyptiens et je dois dire que les auteurs ont su bien les dépeindre, même sous cet aspect vingtième-siècle et humoristique ! Ainsi, leurs caractéristiques, caractères et attributions respectent la tradition. Mais point de divinités impressionnantes par leur solennité, ceux décrit dans Lasser sont capricieux, richissimes, bref, ils possèdent tant de personnalité et de couleurs qu’ils sont très vivaces ! Les comparaisons avec la jet-set m’ont souvent fait rire (en particulier le nom de l’humain organisateur de certains événements cotés, qui rappelle un homme politique porté sur l’argent ^^), leur obsession des belles et rares voitures aussi… on ne s’ennuie décidément pas auprès de ces dieux, qui n’en finissent plus de demander de l’aide à ce pauvre Lasser qui aurait préféré qu’ils l’oublient (enfin, s’il peut gagner plein d’or au passage, ça l’ennuie moins).

Les enquêtes et autres aventures contenues dans Un privé sur le Nil forment des nouvelles mais sont reliées entre elles et se suivent. Il ne s’agit donc pas d’un recueil, mais bien d’un roman. La fin laisse présager l’arrivée du second tome et je dois dire que j’ai tellement apprécié ces récits mythologico-policiers enlevés que je me lancerai sans aucun doute dans la suite de la série ! :)

Pour finir, sachez qu’outre retrouver le manuscrit de Thot, Lasser sera aussi chargé de retrouver un chat pour Sekhmet, le sexe d’Osiris (cette enquête contenant d’ailleurs plein de détails croustillants sur la vie sexuelle de certains dieux ^^) et le Nil. Rien que ça ! :)

Amateurs de light fantasy, de policier, de mythologie égyptienne ou tout simplement lecteurs à la recherche d’une lecture divertissante, suivez donc les pas de Jean-Philippe Lasser ! (et n’oubliez pas de lui offrir un bon verre de whisky, il appréciera ;))

Éditions Critic, 2012, 327 pages.

Cette lecture s’inscrit dans les challenges Winter Mythic Fiction et Je suis éclectique du forum Mort-Sûre (catégorie Fantasy).