Dans les arènes du temps

28.10.2015

TEMPS DE LIVRES est entraîné dans les arènes du temps


Fazimel semble avoir des talents cachés, Lasser est toujours aussi maladroit et les personnages secondaires sont magnifiques !

On a volé la statue d’Isis à Pompéi ! Jean-Philippe Lasser y va en traînant des pieds, accompagné de son assistante Fazimel. Entre les reccomandations de la déesse et les dieux romains retors, notre détective privé n’a pas fini d’en baver, surtout quand on lui annonce qu’il va devenir l’assistant de Fazimel !

Si le texte du Noir Duo montre des dieux retors et terriblement humains, on peut dire que les auteurs le sont tout autant. Quelles sont les parties de leurs cerveaux explorés pour créer des énigmes aussi simples et complexes ? Dans ce quatrième tome, ce n’est plus une aventure, mais une multitude d’histoires qui sont proposées. On ne racontera pas toute l’intrigue, mais Fazimel semble avoir des talents cachés, Lasser est toujours aussi maladroit et les personnages secondaires sont magnifiques !
Ce serait un peu court pour un roman de près de 500 pages. Les habituels alliés de notre détective sont absents et nos héros devront travailler avec le milieu interlope, rien que çà !Rajouter à cette fantasy divine de la science-fiction, des moments historiques gênants, une critique sur le fanatisme et vous avez un aperçu du dernier bébé des éditions Critic.
La nouveauté, c’est le rôle de Fazimel. Pour la mettre en avant, les auteurs ont décidé de narrer l’histoire soit par elle, soit par Lasser. Un principe naturel qui pourrait lasser s’il était appliqué régulièrement,ce qui n’est pas le cas. Au fil de la lecture, les narrateurs ne sont pas ce qu’ils devraient être, laissant le lecteur en plein désarroi. Quand on dit que le Noir Duo est retors !
Après la Gaule, l’Egypte et la Grèce, voici l’Italie. Comme les autres romans de la série, on voyage surtout dans les lieux connus du public. La différence vient de l’imagination fertile (et souvent fantasque) des auteurs. On y côtoie plusieurs religions (dont le christianisme), on pourra se régaler des langues, de la « facilité » de conduite des italiens et leur habilité à marchander. Quant aux monuments historiques, ils pourraient cacher des pièces secrètes ! Sous la plume de Sylvie Miller et Philippe Ward, la vision de cette Italie change… Et la carte postale de la riante Italie voire celle des parrains de la mafia est quelque peu malmenée, pour notre plus grand plaisir.
Il ne faudrait pas oublier l’illustration de Ronan Toulhoat. Au fur et à mesure des tomes, il donne une vision de son talent. Certes, la couverture est belle, mais prenez un peu de distance et regardez-là. La composition est simple (basique ?) mais ne manque pas de détails. Les couleurs sont justes et la dualité (lumière/obscurité) semble naturelle. Une couverture qui donne envie de découvrir l’intérieur !

Chers auteurs, prenez votre temps, faites nous languir pour que votre plume (aussi fantasque soit-elle) vos esprits (aussi retors et malades) soient au zénith. Le lecteur est capricieux et votre série monte d’un cran à chaque fois. C’est brillant, surprenant et addictif. L’histoire revisitée par Sylvie Miller et Philippe Ward, on en redemande !