Dans les arènes du temps

05.11.2015

un coup de coeur, rien de moins !


Une fois de plus, installez-vous avec un verre de nectar picte (16 ans d’âge), inspirez l’odeur de Kyphi qui se répand et laissez opérer la magie d’Isis et des auteurs pour vous rendre dans le monde fabuleux de Lasser.
Depuis ses débuts comme enquêteur attitré d’Isis en 2012,je suis devenu un fan de Lasser, le détective des dieux (vous avez d’ailleurs pu partager mon enthousiasme en décembre 2012, mars 2013 et avril 2014...). Sylvie Miller et Philippe Ward ont pris leur temps, jouant avec les nerfs de nous autres pauvres lecteurs impatients, et viennent seulement de nous donner le Lasser 2015 : "Lasser dans les arènes du temps" (toujours aux Editions Critic), pour lequel nous leur pardonnerons l’attente car il s’agit d’un roman nettement plus épais (481 pages quand même) mais tout aussi réussi, disons-le de suite, que les précédents. Comme dans "Mystère en Atlantide" , malgré l’humour toujours présent, le ton général est plus sérieux car l’heure est grave : Osiris a conclu un accord bilatéral avec Jupiter pour ériger des temples dans les deux pays. Isis, malgré l’opposition farouche de Vénus et d’autres dieux romains, a obtenu l’autorisation de construire un temple à Pompéi, or, injure suprême faite à la déesse, sa statue a été volée ! Lasser doit aller enquêter dans l’Empire Romain, accompagné de son assistante, Fazimel. Inutile de dire qu’entre les dieux romains hostiles, Mars et Vénus en tête, le général des carabinieri Totti, la Mafia et son Parrain, Don Provenzano, qui s’est pris d’affection pour Fazimel et les répétitions du théâtre voisin du temple, la tâche va être difficile pour Lasser. Mais, bien entendu, il réussira, une réussite qui lui laisse un goût amer car il a pu voir, une fois de plus, l’égoïsme infantile des dieux. Et la coupe de son amertume va déborder lorsque, trois mois plus tard, Don Provenzano va venir au Caire, sur ordre de Jupiter, pour demander à Fazimel de venir mener une enquête délicate, avec Lasser comme garde du corps, manière délicate de s’assurer de ses services sans perdre la face. Isis étant d’accord, Lasser ne peut que s’incliner et repartir pour Pompéi où tous deux vont trouver une situation bien plus difficile et compliquée que prévue puisque même les dieux sont angoissés par la menace qu’ils vont devoir identifier, au point de les laisser assister à leur assemblée. Je vous laisse la surprise de découvrir la nature de la menace en question mais elle est parfaitement logique (et ironique) dans la chronologie de la terre de Lasser, depuis le Jour de la Cohésion (spoiler pour les amateurs de clins d’oeil...) où le panthéon mondial s’est uni et permet à nos deux auteurs de se lâcher complètement : le roman est foisonnant, vu en alternance par les yeux de Lasser et de Fazimel, ce qui nous permet de mieux les comprendre tous deux. Celle-ci est d’ailleurs le personnage central de ce volume et nous irons ainsi de surprise en surprise sur ce qu’elle est véritablement... Le roman est aussi un bel hommage à Manse Everard et à Bob Morane, sur les traces desquels va marcher - mais à sa manière unique - Lasser qui découvrira ainsi des secrets qu’il vaut mieux garder cachés et rencontrera des personnages que nous croyions connaître, à tort, comme Herbert George Wells. Une fois de plus, installez-vous avec un verre de nectar picte (16 ans d’âge), inspirez l’odeur de Kyphi qui se répand et laissez opérer la magie d’Isis et des auteurs pour vous rendre dans le monde fabuleux de Lasser.