Un privé sur le Nil

22.01.2016

extravagant ?


Cette reprise des caractéristiques du roman noir dans un contexte de fantasy finalement assez proche du contexte dans lequel le roman noir à émergé (à part les dieux, le développement technologique, la mode et les mentalités sont celles des années 1930-1940) est plutôt jouissif.

Jean-Philippe Lasser est un détective privé. Il officie en Gaule, dans un monde où les dieux antiques sont toujours vénérés, et même plus ! ils vivent et marchent parmi les hommes. Lasser rejoint l’Égypte pour fuir le mari puissant d’une de ses clientes et après quelques enquêtes sans importances, il est contacté par Isis, la puissante déesse pour une mission spéciale.

Accepter cette enquête allait bouleverser ma petite vie pénarde. Ou pire : me mettre en danger. Peut-être valait-il mieux décliner gentiment et renvoyer la dame chez elle – encore que, vu le personnage, je ne voyais pas trop comment m’y prendre.

Après cette première enquête, il lui est confié d’autres missions, toutes en lien avec des divinités égyptiennes. Comme tout détective privé dans la tradition du roman noir, il se fait des amis et des alliés, comme Fazimel, la réceptionniste de son hôtel qui l’aide régulièrement. Il se fait aussi des ennemis, comme Seth, le dieu, qui se fait une joie de le menacer et de le faire tabasser régulièrement par ses sbires.

Cette reprise des caractéristiques du roman noir dans un contexte de fantasy finalement assez proche du contexte dans lequel le roman noir à émergé (à part les dieux, le développement technologique, la mode et les mentalités sont celles des années 1930-1940) est plutôt jouissif. On retrouve l’archétype du privé un peu minable qui préfère passer son temps à boire, mais qui doit bien faire une enquête de temps en temps pour payer son whisky. Pourtant tout cela est bouleversé par le pouvoir des dieux, le faits qu’ils sont sans cesse en conflits les uns avec les autres – même au sein d’un même panthéon – et que les humains en pâtissent forcément. Heureusement, les auteurs ne sont pas des adeptes du « Deus ex machina » pour résoudre les enquêtes et les situations inextricables.

J’ai eu du mal à démarrer ce roman, parce que le style me dérangeait en peu, j’avais l’impression qu’il ne sonnait pas toujours juste (parfois trop élagué et manquant de nuances ?). Je n’ai pas vraiment réussi à expliquer cette impression, mais, comme elle n’est réapparue que très sporadiquement, c’était peu gênant. Et puis par rapport à ce monde trop cool avec des dieux, c’était peanuts ! (ou des cacahuètes ^^). Par contre c’est très cliché et mieux vaut un autre guide que Lasser pour découvrir l’Egypte.

En tous cas, ce mix polar/fantasy est vraiment sympathique et si ce n’est pas le roman de l’année, il se lit bien et permet de passer une bonne lecture, sans prise de tête.