Mystère en Atlantide

03.04.2014

TEMPS DE LIVRES


Savamment dosé, le rythme du récit sait se modifier alors que le tempo est toujours allant (andante pour les musiciens). Une jolie performance pour un pavé de 350 pages.
Toujours attablé au Sheramon, Jean-Philippe Lasser se délecte de son précieux 16 ans d'âge. Plus pour très longtemps car les dieux ont décidé de faire appel à lui. Cette fois, c'est Zeus en personne. La déesse Isis lui a prêté "son" détective. L'affaire est des plus coriaces. Il faut retrouver l'Atlantide, disparu depuis trois mille ans. Notre détective n'a pas le choix, il doit accepter malgré son appréciation très modéré de l'élément liquide. Heureusement les dieux payent bien et Lasser peut compter sur ses amis pour venir à bout des difficultés.

Sylvie Miller et Philippe Ward auraient pu se reposer sur les lauriers des deux premiers tomes. C'était mal connaître le duo. Le premier tome montrait l'univers, le second le cultivait. Quant au troisième, il chamboule tout et ce, dès les premières pages. Les auteurs n"hésitent pas à jouer avec ce fabuleux univers pour le plus grand plaisir des lecteurs (et des auteurs dixit Sylvie Miller). Comme un grand roman feuilleton, on suit l'intrigue principale et l'enquête se dénouer petit à petit. Premier changement, Lasser et ses compagnons voyagent à travers la Mare Nostrum. Goélette, sous-marin, tapis-volant... Tous les déplacements sont prévus. Bout, boulons, ris, ancre, il ne manque rien. Sylvie Miller, experte en mécanismes divers y veille. Quant au déplacement dans le Nautilus, c'est un bel hommage à Jules Verne.
Les personnages rencontrés sont hauts en couleurs. La mythologie grecque n'a jamais été aussi remaniée. Homère aurait-il apprécié la parodie de son oeuvre ? Sûrement, puisqu'elle s'en fait "la suite". Seuls les dieux restent fidèles à eux-mêmes : tyrans, imbus de leurs pouvoirs. Véritable "page-turner", Mystère en Atlantide réserve son lot de surprises : retournement de situation, confession de personnages, mais les auteurs n'essayent pas d'épater le lecteur. Ce n'est pas un catalogue de chapitres chocs ou d'effusion de sentiments. Savamment dosé, le rythme du récit sait se modifier alors que le tempo est toujours allant (andante pour les musiciens). Une jolie performance pour un pavé de 350 pages.

Le premier tome m'avait enchanté, le deuxième moins, mais ce troisième tome retrouve toute la verve et le dynamisme de la série. Fort en émotions, en surprises, on prie les dieux pour un quatrième tome.