Mystère en Atlantide
Wagoo sur le tome 3
Troisième épisode des aventures de Jean-Philippe Lasser, le seul et unique détective des dieux, après une série d’enquêtes diverses (Un Privé sur le Nil) et la résolution d’une affaire d’Etat entre dieux (Mariage à l’égyptienne), Mystère en Atlantide est un mélange équilibré de continuité et de nouveautés. On y retrouve en effet notre anti-héros préféré, soiffard et gaffeur, entouré d’assistants plus improbables les uns que les autres, et générateur de touches d’humour bienvenus (le caractère abscons du langage technique de marine est particulièrement savoureux !).
Mais cette fois, c’est à la recherche d’un mythe que Lasser est lancé. Zeus lui a en effet demandé de retrouver l’Atlantide, continent disparu mais dont des survivants auraient maintenu le flambeau en un lieu inconnu. Il faut dire que cette terre engloutie semblait réussir à se passer de divinités, une exception culturelle insupportable pour le roi des dieux grecs, désireux d’accroître son cheptel de fidèles. Fort heureusement, Lasser ne partira pas à l’aventure seul : l’accompagnent dans cette quête archéologico-mythologique le chat Ouabou, le djinn Amr, et un spécialiste de l’Atlantide qui donne l’occasion de brocarder la suffisance de certains universitaires… Toute cette équipe écumera ainsi une partie du bassin méditerranéen, retrouvant quelques connaissances plus ou moins sympathiques des tomes précédents et croisant de nouvelles figures héroïques ou divines, parmi lesquelles un Thésée plutôt mal embouché.
Le sujet lui-même est l’occasion de renvoyer dos à dos des dieux qui sont avant tout dangers pour les humains, et une science qui est à la fois promesse de liberté (le personnage d’Elea, clin d’œil à Barjavel ?) et moyen d’oppression et de domination (les dissidents atlantes). Emaillés de détails touristiques suscitant des envies de voyage, et de références à la littérature de fiction (Jules Verne en particulier, à travers le combat contre le Kraken ou la réutilisation du Nautilus), Mystère en Atlantide est un divertissement de qualité, fluide et plaisant, une fantasy historique plus que jamais singulière et enivrante.
